La guerre franco-allemande à hauteur d’hommes

A travers cette exposition virtuelle, redécouvrez le destin des soldats de la guerre de 1870-1871, des camps d'entraînement jusqu'aux champs de bataille, dans les salles consacrées au Second Empire.

Date de l'évenement :

Mercredi 19 mai 2021

150 ans après. Des batailles de la Marne au soulèvement de la Commune (30 novembre 1870-18 mars 1871)

Photographies, estampes et dessins inédits issus des réserves du Musée, vous feront revivre le destin hors du commun des soldats de cette guerre oubliée, pourtant essentielle à la compréhension de l’histoire de l’Europe.

Découvrez leur histoire – des camps d’entraînement jusqu’aux champs de bataille – et leurs souvenirs qui livrent un témoignage sans concessions sur la réalité d’un quotidien marqué par la souffrance, les combats ou la captivité.

 

L'armée impériale au camp de Châlons

L’armée française qui combat lors des premiers mois de la guerre de 1870 s’entraîne habituellement au camp de Châlons. Les vastes dimensions du camp en font un lieu propice à l’organisation de grandes manœuvres militaires qui ont lieu en moyenne trois fois par semaine. C'est là que la majeure partie des fantassins, cavaliers et artilleurs composant l’armée impériale vit et s’entraîne.

 

Le photographe Gustave Le Gray

Formé à la peinture, Gustave Le Gray se révèle en tant que photographe et marque l’histoire du médium en inventant deux nouveaux procédés négatifs. La série de photographies qu’il réalise au camp de Châlons est réunie en albums destinés à être offerts à l’État-major impérial. Tel un peintre d’histoire, l’artiste compose des tableaux photographiques alternant épisodes pittoresques, cérémonies et scènes de manœuvres dans lesquels on sent poindre la légende napoléonienne.

La déclaration de guerre

Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse, que vient soutenir l’ensemble des états allemands. Les soldats sont relativement confiants dans la force de l’armée française qui a déjà battu les Russes en Crimée (1853-1856) et les Autrichiens en Italie (1859). Les premiers jours de la guerre se déroulent dans un climat de relative insouciance, loin de l’ennemi.

Le peintre Alphonse de Neuville

De Neuville étudie la peinture dans l’atelier de François Édouard Picot et sera, au XIXe siècle, l’un des principaux peintres spécialisé dans la peinture à sujet militaire. Ses premières œuvres évoquent les guerres de Crimée et d’Italie, mais c’est la guerre de 1870, à laquelle il participe au sein de la garde nationale, qui lui apportera succès et renommée. Chroniqueur de la guerre, il livre une vision héroïque de la défaite, faite d’escarmouches et de combats à hauteur d’homme.

 

La guerre de 1870 aujourd’hui

Glorieux vaincus et héros anonymes de la guerre de 1870 peuplent les tableaux exposés sur les cimaises des Salons des artistes français d’après-guerre. Comme d’autres artistes, Alphonse de Neuville privilégie dans Les dernières cartouches, une scène de résistance héroïque à l’envahisseur. Le tableau, réalisé en 1873, remporta un grand succès et fut largement diffusé par la gravure jusqu’à la fin du XIXe siècle. L’imaginaire qu’il véhicule inspira Méliès et continue d’imprégner la culture visuelle d’artistes contemporains tels que Yan Morvan et Émeric Lhuisset.

La bataille

Les premiers combats d’août 1870 tournent rapidement à la défaite pour l’armée française. A Frœschwiller (6 août), Spicheren (6 août), Borny (14 août), Rezonville (16 août), Saint-Privat (18 août), les Français sont vaincus par un ennemi plus nombreux, mieux équipé et mieux commandé. La plupart des soldats découvrent le choc de la défaite et de l’invasion du territoire national.

La blessure et la mort

Au cours des batailles, les soldats français tentent de se protéger en se retranchant dans des villages ou des fermes. Souvent, ils édifient des défenses sommaires en creusant des tranchées ou en abattant quelques arbres. Ces défenses ne les protègent pas des ravages du feu ennemi et les pertes humaines sont conséquentes : on dénombre environ 139 000 morts et 143 000 blessés côté français, 65 000 morts et 89 000 blessés côté allemand pour toute la durée de la guerre. L’enfermement dans des places fortes (Metz, Sedan, Paris…) apparaît alors comme la moins mauvaise des solutions.

Le dessinateur et graveur Auguste Lançon

Auguste Lançon est spécialisé dans l’Art animalier et le militaria. En 1870, Lançon s’engage dans les Ambulances de la Presse comme brancardier. Très marqué par la brutalité des combats, il réalise plusieurs centaines de dessins qui sont publiés dans Illustration et le Monde illustré. Publié en 1876, cet ouvrage, qui connait un grand succès commercial, est un essai critique de la gestion du conflit par l’Armée française.  

La débâcle

Les soldats français résistent vaillamment à l’avancée ennemie, mais ils sont souvent submergés par le nombre de leurs adversaires. Le 2 septembre 1870, l’armée française commandée par l’empereur Napoléon III capitule à Sedan. Le 28 octobre, l’armée encerclée dans Metz se rend également à l’ennemi. Au total, ce sont près de 400 000 soldats français qui sont fait prisonniers pendant la guerre. Les soldats qui ont échappé à la capture sont désorientés. Démoralisés, ils ne reçoivent plus d’ordres et errent sur les routes.

De nouveaux soldats

Le 4 septembre 1870, le régime impérial est renversé et remplacé par un gouvernement républicain de Défense nationale. Le nouveau régime décide la poursuite de la guerre et ordonne la levée de nouveaux soldats qu’il tente tant bien que mal d’équiper et de former. Pour la plupart, ces hommes sont jeunes et n’ont jamais connu l’armée. Ils y découvrent le rude métier de soldat par temps de guerre.

Le dessinateur Ernest Peulot

Jeune dessinateur habitant à Montfermeil, Ernest Peulot réalise de nombreux dessins entre juillet 1870 et septembre 1871. Dans un style naïf, ces croquis évoquent la vie quotidienne pendant l’occupation prussienne dans la banlieue de Paris.

Le dénuement

La mobilisation de nouvelles troupes par le gouvernement de la Défense nationale ne parvient pas à changer la situation : Paris reste assiégé. La France est progressivement envahie par l’armée prussienne et ses alliés. Le quotidien du soldat français se dégrade rapidement. L’approvisionnement ne suit plus et les cantinières n’ont plus de quoi fournir aux hommes des produits de première nécessité. Souffrant de la faim, du froid, des maladies et de l’épuisement, les hommes s’emparent, souvent par la force, de moyens de subsistance auprès de la population civile.

L'occupation

Une partie importante du territoire français est progressivement occupée par des centaines de milliers de soldats allemands qui vivent sur le pays. Bien que victorieux, ils doivent eux aussi se nourrir, se loger ou se vêtir. Localement, ils sont confrontés à l’action de francs-tireurs qui harcèlent leurs lignes de communication et attaquent les groupes isolés.

Les destructions

Le 10 mai 1871, le traité de Francfort met fin à la guerre. Victorieux, les soldats allemands quittent progressivement la France, à l’exception d’une partie de l’Alsace et de la Lorraine, qui intègre l’Empire allemand. De nombreuses régions, notamment dans l’Est, sont rudement touchées par les combats à l’origine de nombreuses destructions et certaines villes, comme Strasbourg, sont à reconstruire.

Pour aller plus loin

Ecoutez les conférences faisant écho à l'exposition France-Allemagne(s) 1870-1871. La guerre, la Commune, les mémoires (2017).

   

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