Menu
Libération
Entretien

Bernard Lahire : «Il n’y a pas d’un côté des animaux asociaux avec des instincts, et de l’autre des humains sociaux et culturels»

Article réservé aux abonnés
Agir pour le vivantdossier
Dossiers liés
Dans une somme inédite, le sociologue entend ouvrir sa discipline aux sciences du vivant et à la biologie pour comprendre ce qui unit les humains à l’ensemble des espèces, tout en s’émancipant des assignations naturelles.
par Clémence Mary et Copélia Mainardi
publié le 30 août 2023 à 10h42

Par son volume – près de mille pages –, son ambition – refonder la sociologie en y intégrant la biologie –, son érudition et son titre-même, les Structures fondamentales des sociétés humaines (La Découverte), voilà un essai qui en impose autant qu’il intimide. Il aura fallu vingt ans au sociologue Bernard Lahire pour aboutir à cette révolution théorique mûrie au fil de ses précédentes œuvres, de l’Invention de l’«illettrisme» à l’Interprétation sociologique des rêves en passant par Ceci n’est pas qu’un tableau. Le directeur de recherches au CNRS et professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon y tente une quadrature du cercle : réconcilier sciences du vivant et sciences sociales, en évitant l’écueil du conservatisme consistant à justifier les dominations sociales par les déterminismes biologiques.

Comment ? En s’appuyant non pas sur les racines naturelles de l’organisation des sociétés mais l’inverse, à savoir que le fait social existe aussi dans la nature. Car ce n’est qu’en prenant en compte les schémas communs à l’ensemble du vivant – l’inégalité femmes-hommes, la dépendance parent-enfant ou la division du travail – qu’il est possible d’appréhender leur prolongement propre à l’espèce h

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique