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Avocats : le cabinet Maisonneuve fait monter la nouvelle génération

Bérénice de Warren devient la première femme associée du cabinet de Patrick Maisonneuve. Le droit pénal des affaires y prend désormais toute sa place grâce à une nouvelle génération.

De gauche à droite : Patrick Maisonneuve, Bérénice de Warren et Antoine Maisonneuve.
De gauche à droite : Patrick Maisonneuve, Bérénice de Warren et Antoine Maisonneuve. (Maxime Granatta et Alexis Delespierre)

Par Delphine Iweins

Publié le 10 oct. 2019 à 08:00

Le cabinet d'avocats Maisonneuve annonce ce jeudi l'entrée comme associée de Bérénice de Warren, première femme à ce titre au sein de la boutique de droit pénal des affaires. Interrogé sur les raisons de ce mouvement, son fondateur, Patrick Maisonneuve, répond sur le ton de la boutade : « Il n'y a pas de message à envoyer, le marché bouge tout seul ».

De fait, depuis plusieurs années, une nouvelle génération d'avocats pénalistes tournés vers les affaires prend toute sa place. A l'image de la nouvelle promue, 33 ans, et d'Antoine Maisonneuve (34 ans). Ils se sont tous les deux connus chez Veil Jourde, une autre boutique de droit pénal des affaires réputée. Ils y ont réalisé leur stage final de l'école de formation du barreau. Leurs chemins se sont ensuite séparés.

Antoine a rejoint le cabinet de son père qu'il marque de son empreinte personnelle. Et Bérénice a fait ses armes aux côtés de François Esclatine et de Jean Veil durant sept ans et demi. De dossiers en dossiers, ils ont finalement passé les dix semaines d'audience du procès de l'affaire des suicides chez France Télécom côte à côte. La première défendait l'ancien PDG Didier Lombard, le second se trouvait au côté de l'un de six autres cadres poursuivis, Jacques Moulin, ancien directeur territorial de l'Est de la France.

S'inspirer du contentieux réglementaire

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De cette expérience, Bérénice de Warren en a tiré une compétence qu'elle espère développer encore. « Le droit pénal social est une matière qui évolue beaucoup. Il est indispensable de sensibiliser l'entreprise à l'intervention de l'inspection du travail et à la nécessité d'être accompagné dès ce stade par un avocat », explique la nouvelle associée. Grâce à sa connaissance des enquêtes des autorités administratives indépendantes, l'avocate compte aussi étoffer la pratique de contentieux réglementaire. « Les dossiers d'enquêtes sont parfois très proches des dossiers d'instructions », note d'ailleurs Antoine Maisonneuve.

Les deux jeunes associés confirment ainsi le virage pris par le fondateur du cabinet une vingtaine d'années auparavant, en se spécialisant dans « le droit pénal de l'entreprise », comme ce ténor du barreau aime plus justement appeler le droit pénal des affaires. A l'instar de beaucoup de pénalistes de sa génération, Patrick Maisonneuve s'est très vite saisi de scandales financiers au début des années 1990. La pratique concerne aujourd'hui près de 80 % du chiffre d'affaires de la boutique.

Fine connaissance des magistrats

L' introduction de la compliance (ou respect des règles) et de la justice négociée en droit français, par la loi du 9 décembre 2016, représente une nouvelle étape. « Le rapport de force et l'écoute sont différents », constate Bérénice de Warren. Cependant, les trois associés préfèrent laisser la mise en oeuvre des outils de compliance à d'autres. Selon eux, anticiper les risques pénaux est un métier à part entière. « En matière pénale, il y a ce que vous pouvez écrire et ce que vous pouvez seulement dire », détaille Patrick Maisonneuve. « L'activité du cabinet en matière de prévention des risques est enrichie par sa connaissance de la procédure pénale et de ses acteurs », poursuit son fils.

Transformés en enquêteurs pour des multinationales , ces professionnels comptent aussi sur leur expérience des relations judiciaires pour réussir à négocier et conclure d'éventuelles conventions judiciaires d'intérêt public .

La question de la pérennité des cabinets de pénal des affaires construit sur l'image de leur fondateur se pose régulièrement. A 64 ans, Patrick Maisonneuve, lui, n'en fait aucun mystère. Il a trouvé la solution : il veut continuer à transmettre à son fils Antoine, mais aussi à leur nouvelle associée Bérénice de Warren.

Delphine Iweins @DelphineIweins

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