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Des « pions » du trafic de drogues devant la justice après la visite surprise d’Emmanuel Macron à Marseille

Migrants en séjour irrégulier, chauffeur de poids lourd au chômage, jeunes en attente de formation, tous étaient soupçonnés d’opérer à l’échelon le plus bas du trafic.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 21 mars 2024 à 08h45, modifié le 21 mars 2024 à 13h56

Temps de Lecture 3 min.

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Un point de deal, dans le quartier de la Castellane, à Marseille, le mercredi 20 mars 2024.

Quarante-huit heures après le début des premières opérations « Place nette XXL » conduites par près de 1 000 policiers et gendarmes mobilisés dans les Bouches-du-Rhône, l’audience des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Marseille a livré, mercredi 20 mars, le profil des premières personnes interpellées. Sept au total. Migrants en séjour irrégulier, chauffeur de poids lourd au chômage, jeunes en attente de formation, tous étaient soupçonnés d’opérer à l’échelon le plus bas du trafic. Des « pions utilisés comme chair à canon tant leur situation précaire n’est pas brillante », a résumé le procureur Olivier Redon, lors de la comparution de deux jeunes Algériens.

Mohamed B., 24 ans, et Ismaël D., 21 ans, ont été arrêtés dans la cité Air-Bel, un des hauts lieux du trafic marseillais ; l’un au terme d’une course-poursuite qui l’a conduit dans un cul-de-sac, l’autre rattrapé dans les escaliers de la tour numéro 1. « Je suis venu pour acheter et j’ai accepté de vendre, ma mère est malade en Algérie », a reconnu le premier.

L’autre, qui loue une chambre 10 euros par nuit dans un hôtel du quartier de Noailles en centre-ville, conteste s’être livré au trafic : « J’ai entendu crier Ara, je suis parti en courant comme tout le monde », explique-t-il. Ils ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, comme l’avait requis le procureur en guise d’avertissement adressé à ces deux jeunes hommes totalement inconnus de la police. Le tribunal a ajouté une interdiction définitive du territoire français.

Aucun passé judiciaire

C’est lors d’un contrôle routier que Vincent E., un chauffeur routier de 24 ans, a été interpellé à la Rose avec 693 grammes de cannabis dans son véhicule qui empestait le shit. Les 635 euros trouvés sur lui, les appels sur l’application Signal pendant sa garde à vue font dire au procureur que « c’est un vendeur de drogue ». Sans aucun passé judiciaire, le jeune homme tente d’expliquer que, habitant chez sa grand-mère, il stockait « savonnettes » et « olives » de haschisch dans sa voiture, destinées à ses amis car « c’est moins cher quand les achats sont groupés ». Il échappe à la prison mais « l’erreur » qu’il confesse lui vaut une condamnation à un an de prison dont six mois avec sursis probatoire. « Cela permettra de vérifier que vous ne conduisez pas un 40 tonnes après avoir fumé quelques joints », justifie le président Thierry Bonifay.

« Place Nette XXL » visait aussi le centre-ville de Marseille, lundi matin, où trois prévenus, un vendeur et ses deux ravitailleurs, ont été arrêtés dans le quartier des Grands-Carmes, siège d’un point de deal. « Chaque fois que je passe, on me demande de vendre, explique un jeune Algérien qui dit vivre chez une cousine. Je refuse toujours, mais ce jour-là j’ai accepté. » La paie de 100 euros devait être versée à midi au terme d’une vacation de 12 heures, minuit-midi. Son complice, un jeune venu de Fréjus (Var), ne voulait « pas rentrer chez son père sans 1 euro, les mains vides ». Lui espérait toucher 80 euros : « J’ai vu la police, je faisais le guet, j’ai crié. »

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