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Robots, éthique et data : une école forme les nouveaux spécialistes de l’IA

Aivancity, un nouvel établissement installé sur l’ancien campus de l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay, forme des étudiants à l’intelligence artificielle, capables de penser aux dimensions technique, économique et sociétale de ces technologies.

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Publié le 14 février 2022 à 17h00, modifié le 15 février 2022 à 10h16

Temps de Lecture 5 min.

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A l’accueil, Pepper écarte les bras en guise de bienvenue : « Que puis-je faire pour toi ? », s’enquiert-il, avant d’enchaîner : « Tu as rendez-vous ? Tu cherches une salle de cours ? Tu veux des informations sur le campus ? » Les questions sont communes, leur locuteur un peu moins : Pepper a beau porter un masque et regarder droit dans les yeux, il s’agit d’un robot androïde. Responsable des interactions et de l’orientation des visiteurs, il sera perfectionné par les étudiants : à Aivancity, le bâtiment est au service des apprenants.

Le robot androïde Pepper dans le hall d’accueil de l’école Aivancity sur l’ancien  campus de l’Ecole normale supérieure de Paris-Cachan, en octobre 2021.

La nouvelle école consacrée à l’intelligence artificielle est truffée de détecteurs jusque dans les toilettes. De petits boîtiers permettent de capter le nombre de passages aux WC, et alertent l’entreprise chargée de la propreté pendant que les élèves travaillent sur les données. La bibliothèque n’est pas moins déconcertante : elle compte 18 000 ouvrages, mais aucun meuble de rangement. Tout est dématérialisé, avec la possibilité de tracer la popularité des livres auprès des étudiants, et d’échanger sur les textes lus. Etalé sur 4 000 mètres carrés, ce campus accueille depuis septembre 2021 ses premiers étudiants, sur l’ancien site de l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay (Val-de-Marne).

Un secteur porteur

Contrairement à la prestigieuse institution, Aivancity doit tout construire, à commencer par sa notoriété : « L’enseignement supérieur est une industrie de la réputation. Lancer une nouvelle école, c’est un défi », reconnaît Tawhid Chtioui. Avant de fonder Aivancity, cet expert de l’enseignement supérieur a présidé le directoire de l’EM Lyon Business School : « Quand j’ai quitté mes fonctions, début 2020, j’avais des propositions pour diriger d’autres business schools. Mais je ne me retrouvais plus dans un modèle trop centré sur la rentabilité. Puis est arrivée la pandémie. Depuis un certain temps, je m’interrogeais sur la formation à l’IA, qui n’est abordée qu’en fin de cursus en école d’ingénieurs ou de commerce. C’est dommage, il s’agit d’un vrai sujet de société qui mérite une approche plus approfondie et hybride. » D’autant plus que le secteur est porteur. D’après le « Future of Jobs Report 2020 » du World Economic Forum, la révolution robotique créera 97 millions de nouveaux emplois dans le monde d’ici à 2025. Data scientists, spécialistes de l’IA et du machine learning seront particulièrement convoités par les entreprises.

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Aivancity propose aux jeunes titulaires d’un baccalauréat général au minimum, de découvrir l’IA, ses métiers, mais aussi ses enjeux et implications. « Lorsque nous sélectionnons les candidats, nous prêtons plus attention à l’ouverture d’esprit qu’au parcours scolaire. Ensuite, en fonction de leur profil, les étudiants suivent un programme de remise à niveau. Un littéraire par exemple fera une remise à niveau en mathématiques », détaille Tawhid Chtioui. Bacheliers passionnés de programmation, khâgneux, diplômés d’école de commerce, ingénieurs mécaniques… Les 150 visages de cette première rentrée sont donc extrêmement variés, y compris géographiquement et socialement : 50 % des étudiants viennent de l’étranger ; 20 boursiers ne paient pas les frais de scolarité, qui s’élèvent annuellement à 9 500 euros pour les trois premières années et à 11 000 euros pour les deux années de master. « Les effectifs sont féminins à 50 %, cela s’explique par notre approche hybride entre intelligence artificielle, business management et éthique. L’IA ne se résume pas à des geeks en train de coder derrière leur ordinateur », insiste M. Chtioui.

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