Frontispice de la Prima parte di architettura e prospettive… de Piranèse, 1750

Piranèse et son empreinte : un rêve de pierre et d'encre

Frontispice de la Prima parte di architettura e prospettive… de Piranèse, 1750
du 01 mars 2022 au 14 mai 2022
Entrée libre du lundi au samedi, de 10h à 18h
23 quai de Conti, 75006 PARIS

Figure emblématique de cette « Académie de l’Europe » qu’est Rome au 18e siècle, Piranèse (1720-1778) occupe une place singulière dans notre héritage artistique et notre culture visuelle.

Certes, il n’est pas seul à avoir fait accéder l’architecture figurée, réelle ou fictive, à un genre de plein droit. Mais cet artiste au génie impétueux et  tourmenté, par la souplesse de sa technique, par ses effets dramatiques dans l’arrangement des lumières, ses disproportions et perspectives  inattendues, a produit un univers visuel d’une puissance poétique inégalée.

Piranèse a nourri la veine française du néoclassicisme, et les efforts redoublés de ses fils ont permis de diffuser son oeuvre et d’étendre son influence  depuis Rome ou Paris. Mais, après un demi-siècle de fascination, les productions de son génie n’ont pas échappé à l’usure de la curiosité et du goût.  Dès la Restauration, les artistes du nouveau siècle se détournent de son empreinte. Bien qu’ici ou là tel amateur célèbre encore la « vigueur » de sa manière, on brocarde bientôt un oeuvre « improvisé avec facilité par l’imagination plutôt que produit par l’étude et par le temps » (Alfred Maury).

Cette déprise n’est pourtant pas totale. La poésie de ses planches, qui a tant et si précocement influencé l’art et la littérature préromantique, fait de Piranèse un passeur inopiné et, de ses Prisons, un motif obsédant que l’on retrouve en Angleterre puis en France, de Thomas De Quincey à Théophile Gautier. Il faut attendre l’entre-deux-guerres pour que le graveur recouvre la faveur des spécialistes, du public et des artistes qui y puisent à nouveau. Peut-être parce que son exploration inquiète du passé, son attrait pour le sublime et la démesure, pour la perte et la détresse, rejoignent les obsessions de notre temps.

Exposition organisée par les bibliothèques Mazarine
et de l'Institut de France

 Commissariat : Yoann Brault, avec la collaboration d'Olivier Thomas (bibl. de l'Institut)
Conseiller artistique et scientifique : Érik Desmazières (Académie des Beaux-Arts)

 

Autour de l'exposition :

Conférences, visites et ateliers : 

Conférences :

  • 13 avril à 17h00 : Les ruines sont-elles universelles? La réponse de Piranèse, par Alain Schnapp (historien, archéologue, professeur émérite à l'université de Paris I, Panthéon-Sorbonne) Grande salle des séances de l'Institut de France (Inscriptions closes)
  • 4 mai à 17h00 : Piranèse : un axe Rome, Paris, Londres, par de Janine Barrier (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Grande salle des séances de l’Institut de France (Inscriptions closes)

Visites : 

Ateliers jeune public « Histoire et pratique de la gravure » :

Initiation à la gravure avec Pierre Collin, membre de l’Académie des beaux-arts, section gravure, et présentation de l’histoire de cette technique à la bibliothèque de l’Institut au moyen de supports variés issus de nos collections.

  • Jeudi 24 mars, 9h15-11h45
  • Jeudi 12 mai, 9h15-11h45

 

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01 mars 2022
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