« Le premier ministre m’avait confié la mission de créer un lieu totem de la cybersécurité. Avec mon équipe, nous sommes heureux de vous y accueillir ». C’est avec une certaine émotion que Michel Van Den Berghe, en sa qualité de président, a inauguré le Campus Cyber. Installé dans la tour Eria à Puteaux, ce lieu de partage et d’innovations voit le jour dans le but d’être le lieu phare de la cyberdéfense en France et en Europe.

Si le sujet est devenu un domaine hautement stratégique, c’est parce que les attaques informatiques se sont multipliées sur le territoire, touchant autant les services publics que les centres médicaux. Un danger permanent qui a convaincu Emmanuel Macron de l’enjeu que représente la cyberdéfense.

« Le Président a voulu faire de la France le fer de lance de la réponse à la cyberattaque, insiste même le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, présent pour l’inauguration. La cybermenace, c’est un enjeu économique, moral, car les intérêts vitaux de la nation peuvent être touchés. Ce lieu, c’est la volonté d’affirmer un continent européen qui défend ses intérêts économiques, sociaux et vitaux, et qui ne se laisse pas faire face à la Chine ou aux États-Unis ».

Mais alors, qui peuple ce Campus cyber ? Ce sont à la fois des entreprises, que ce soient des grands groupes ou des PME, des services de l’État, des organismes de formation, des acteurs de la recherche et des associations. Rien que ça. L’objectif est de créer une véritable synergie entre tout ces différents acteurs, et d’en faire un lieu qui rassemble les principaux acteurs nationaux et internationaux du domaine.

« On a répondu à l’appel du président en s’organisant comme une filière, un écosystème, se félicite Rodolphe Belmer, patron du géant du numérique Atos. C’est une manière d’empêcher une compétition stérile entre Français, car nous avons tout intérêt à nous fédérer en tant qu’acteur pour faire face à la concurrence ».

Ce lieu d’un nouveau genre permettra également de donner un coup de fouet à la formation, qui est considérée comme la priorité absolue compte tenu de la pénurie de talents constatée dans notre pays. « Toute notre industrie repose sur des talents bien formés, et de la technologie de pointe, ajoute Rodolphe Belmer. Il nous manque entre 15 000 et 30 000 de ces talents en France. Notre but est donc de mettre en contact les jeunes pousses avec des professionnels du secteur, ce qui permettra de créer de l’attrait et de développer des formations massives ». Des programmes communs d’entraînement et de formation seront ainsi dispensés par des écoles ou des centres de formation, ainsi que des partages de ressources matérielles et académiques, et de la sensibilisation et création de nouvelles vocations.

Avec 17 000 mètres carrés d’espaces de travail privés ou partagés, 6000 de plateaux projets et d’innovation et 3 000 consacrés à la formation, la cyberdéfense française s’est trouvée le parfait écrin pour « protéger la société » et « faire rayonner l’excellence française du domaine ».

CREDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DEFENSE