Étude

Égalité des genres dans les médias et les contenus médiatiques

Dossier produit en 2022

Côte d'Ivoire, Ghana, Niger, République démocratique du Congo

Femme devant un micro

En bref

Cette étude approfondit les pratiques et les besoins en matière de lutte contre les stéréotypes sexistes au sein des médias de quatre pays d’Afrique sub-saharienne. Ce document stratégique nourrit la réflexion de l’agence sur la conception et la mise en œuvre de nouveaux projets d’appui à l’égalité des genres. Un combat global qui s’inscrit pour libérer l’accès des femmes aux postes en responsabilité et leur permettre de traiter certains sujets.

Les professionnelles des médias expriment des besoins qui touchent à leur développement personnel et leur capacité de leadership (empowerment). D’un point de vue plus technique, les formations aux outils numériques doivent être envisagées pour favoriser l'autonomisation des femmes journalistes.

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Étude sur l'égalité des genres dans les médias et les contenus médiatiques

Introduction

CFI, l’agence française de développement médias, soutient la représentation équitable et équilibrée des sexes dans les médias tout en défendant le principe fondamental de la liberté d’expression. Elle souhaite développer de nouveaux projets en Afrique sub-saharienne pour soutenir l’égalité des genres dans les médias et favoriser une meilleure représentation des femmes, traditionnellement sous-représentées ou stéréotypées dans les médias, en tant qu’expertes et actrices du changement. Accroître la participation des femmes en tant que sources d’opinion, d’expertise et de leadership dans les médias est en effet un moyen de contribuer à la réalisation de l’Objectif 5 des Objectifs de Développement Durable (Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles).

Dans cette perspective, CFI a commandé au GRET une étude précise et approfondie des pratiques et des besoins en matière de lutte contre les stéréotypes sexistes dans les contenus médiatiques et contre les inégalités femmes/hommes dans les médias d’Afrique sub-saharienne.


Cette étude avait deux objectifs principaux :

- Établir un état des lieux sur l’égalité des genres dans les médias de quatre pays d’Afrique sub-saharienne : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger et la République démocratique du Congo (RDC).

- Fournir un document stratégique présentant un diagnostic des besoins des actrices et acteurs du secteur dans ces quatre pays et des préconisations afin de nourrir la réflexion de l’agence sur la conception et la mise en œuvre de nouveaux projets d’appui à l’égalité des genres.

1/ Dispositions juridiques en matière d'égalité des genres

Cadre juridique et droit coutumier

Les quatre pays de l’étude ont tous ratifié les textes et conventions internationales et panafricaines sur l’égalité de genre et la promotion des droits des femmes, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEDAW) de 1979, la Déclaration et plateforme d’action de Pékin de 1995, et le Protocole de Maputo de la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples relatif au droit des femmes en 2003.

La plupart des législations nationales comportent des textes sur la parité et la non-discrimination, notamment dans le droit du travail, et certaines prévoient la mise en œuvre de plans nationaux genre. Toutefois, ce corpus législatif et réglementaire cohabite toujours avec le droit coutumier et les contraintes religieuses qui entrent en contradiction avec lui. Cela limite dans les faits les droits des femmes et l’application des lois existantes sur de nombreuses questions (famille, héritage, accès à la terre, etc.).

La régulation des médias en matière d'égalité des genres

Dans ce contexte général, la question spécifique du genre dans les médias est largement absente des textes législatifs et réglementaires généraux, et tout aussi discrète au chapitre des lois relatives à la régulation des médias.

La République démocratique du Congo s’est dotée en 2015 d’une loi sur la parité qui reste très générale et peu contraignante, tout comme le code du travail, lacunaire en matière de sanctions des discriminations. En outre, la promotion et le respect de l’égalité des genres ne fait pas partie du périmètre des compétences du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’instance de régulation de l’audiovisuel congolais établie en 2011. Alors que le pays attend toujours l’ouverture du chantier de la refonte du cadre juridique applicable aux médias, avec comme priorités la dépénalisation des délits de presse et l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information conforme aux standards internationaux, l’égalité des genres dans les médias ne semble plus à l’agenda des réformes. L’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM) avait entamé avec le prédécesseur du CSAC, la Haute autorité des médias (HAM), un projet de code d’éthique sur le genre, mais cette initiative semble aujourd’hui à l’arrêt alors que les médias sont de plus en plus nombreux à adopter des chartes sur l’égalité des genres élaborées par des organisations de femmes journalistes.

Le Niger est quant à lui considéré comme un modèle en matière de cadre institutionnel des médias. En 2011, le président Mahamadou Issoufou fut le premier chef d’État africain à signer la déclaration de Table Mountain sur la liberté de la presse en Afrique et le pays a enregistré une baisse encourageante des atteintes à la liberté d’informer au cours des dernières années, même si les sujets de préoccupations restent nombreux selon l’organisation non gouvernementale internationale Reporters sans frontières (RSF). Concernant l’égalité des genres, une charte sur l’amélioration de l’image de la femme dans les médias a été signée en 2012 et incluse dans les textes officiels, son respect conditionnant l’accès aux aides à la presse. Le genre est aussi une priorité mise en avant par le Conseil supérieur de la communication (CSC) sous l’impulsion de son président Sani Kabir, très engagé sur le sujet. Celui-ci s’enorgueillit notamment de faire mieux respecter la parité au sein du CSC que dans l’administration publique en général. Toutefois, la réalité sociale du Niger reste profondément ancrée dans le patriarcat, et l’invisibilité des femmes dans les médias demeure criante.

En Côte d’Ivoire, les questions liées au genre ne font pas partie des missions des deux instances nationales de régulation des médias, la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) et l’Autorité nationale de la presse (ANP). Cette dernière tend cependant à faire respecter la parité en interne et compte parmi son personnel une référente genre. Le Réseau des femmes journalistes et professionnelles de la communication (ResFJPC) conduit un plaidoyer pour que sa charte de 2014 sur l’égalité des genres soit intégrée dans les textes réglementaires de l’ANP, avec une première avancée notable : le respect de la charte a été inclus comme critère "bonifiant" dans le dispositif des aides à la presse. La présidente du ResFJPC, Agnès Kraidy, également conseillère au ministère de la Communication, espère que les dispositions de cette charte pourront être transformées en loi.

Au Ghana, un pays réputé pour être l’un des plus démocratiques d’Afrique, le pluralisme des médias et leur indépendance sont garantis par le chapitre 12 de la Constitution de 1992. Néanmoins, le code pénal comporte toujours des clauses interdisant aux médias de troubler l’ordre public ou de semer la peur, et peu de textes législatifs viennent préciser et garantir le respect des dispositions constitutionnelles. En matière d’égalité des genres, la "politique nationale" adoptée en 2015 pâtit encore d’une faible capacité institutionnelle et n’a pas de volet dédié spécifiquement aux médias. L’action de l’instance de régulation, la National Media Commission (NMC), reste quant à elle essentiellement concentrée sur la lutte contre les discours offensant les bonnes mœurs et les questions éthiques.

Focus sur la République démocratique du Congo

Journalisme féminin et battant au Sud Kivu

Au Sud-Kivu, les femmes journalistes sont le fer de lance d’un changement de mentalités dans la lutte contre les violences sexuelles grâce à leur mobilisation, via les radios communautaires. Julienne Baseke, aujourd’hui coordinatrice de l’Association des femmes des médias Sud-Kivu (AFEM-SK), rappelle comment, au début des guerres dans l’Est du pays, les médias n’abordaient pas la question des violences sexuelles infligées aux femmes, lesquelles étaient considérées comme des "dommages collatéraux". Les femmes journalistes se sont emparées du sujet afin que le monde comprenne que le conflit se déroulait "sur le corps des femmes", à travers des atrocités systématiques qui étaient destinées à détruire, au-delà des corps, le tissu social lui-même.

Elles furent parmi les premières à dénoncer l’utilisation du viol comme arme de guerre et l’impunité de leurs auteurs. Elles ont rendu leur voix aux survivantes et mis en lumière leur résilience. Elles auront été ainsi les pionnières de ce qui est aujourd’hui la règle dans le milieu des droits humains : le changement de terminologie – et de paradigme – qu’est le passage de "victime" à "survivante".
Avec les années, cette mobilisation a débouché sur la volonté d’ériger la sensibilité au genre dans les médias comme norme de qualité, via une charte, patiemment élaborée pendant sept ans et signée en décembre 2020 par les rédactions et les autorités du Sud-Kivu. Cette mobilisation a également donné naissance en 2016 à Mama Radio. Cette station, basée dans la capitale provinciale Bukavu, est une émanation de l’AFEM-SK et se défini elle-même comme un média "par et pour les femmes". Ce mouvement d’autonomisation des femmes journalistes est de plus en plus accompagné par certains hommes, admiratifs de leurs consœurs et convertis à la masculinité positive, qui semble avoir désormais le vent en poupe en RDC.

2/ Discriminations et violences dans le milieu professionnel

Des professionnelles de "seconde zone" ?

Au Ghana, l’inégalité de genre se manifeste notamment par l’hyper sexualisation des femmes dans les médias audiovisuels. Le phénomène touche aussi bien la télévision que la radio depuis que l’image est venue rejoindre le son avec la généralisation de la diffusion en ligne. Sous bien des aspects, cette "starisation" semble instrumentalisée par les directions des médias. Shamima Muslim, ex-journaliste vedette de radio et fondatrice de l’Association for Women in Media Africa (AWMA) affirme ainsi que des jeunes filles rêvent de devenir journalistes comme elles rêveraient d’être actrices ou top-models. Si l’on attend des femmes des médias qu’elles arborent vêtements luxueux, édifices capillaires sophistiqués et ongles travaillés, elles ne disposent en revanche d’aucun budget spécifique pour cet aspect "décoratif" de leur métier, et leurs salaires restent inférieurs à ceux de leurs collègues masculins, lesquels subissent par ailleurs de bien moindres pressions concernant leur apparence.

Cette instrumentalisation des caractéristiques sexuées des femmes est également observable en République démocratique du Congo. Un responsable de Radio Okapi, un des médias les plus écoutés du pays, le résume avec ironie par la formule suivante : Quand on se lève le matin, on préfère entendre à la radio une jolie voix féminine.

Je dois produire 3 ou 4 fois plus que les hommes pour espérer me démarquer.

En République démocratique du Congo comme dans les trois autres pays couverts par l’étude, les femmes des médias sont majoritairement cantonnées aux postes subalternes et aux soft news, écartées des sujets importants, au premier rang desquels la politique. Outre qu’il compte, ce sujet rapporte aussi. La plupart des médias, qui fonctionnent avec de faibles moyens, payent peu leurs journalistes, voire même pas du tout dans certains cas. Les journalistes vivent donc essentiellement des sommes d’argent que leur versent les organisations ou les individus qui les invitent à couvrir leur actualité selon un système dont le nom peut varier d’un pays à l’autre (coupage, per-diem, frais de transport , etc.). Dans cette course aux enveloppes, les femmes sont fortement pénalisées, puisque écartées des sujets qui payent le mieux.

Le harcèlement sexuel

Dans tous les pays de l’étude, le harcèlement sexuel, interne aux rédactions ou sur le terrain auprès des sources d’information, est rarement dénoncé à la hiérarchie ou aux autorités judiciaires. Il reste donc difficile à évaluer et à quantifier, mais il serait très répandu selon toutes les personnes consultées par l’étude. Celles-ci le présentent comme une des principales raisons (avec l’absence de perspectives de progression salariale et d’évolution professionnelle) qui poussent de nombreuses femmes journalistes à abandonner rapidement le métier. Les rédactions n’ont aucun dispositif interne de lutte contre le harcèlement ou ignorent souvent son existence dans le cas, assez rare, où un média en a adopté un.

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Les groupes de réflexion ont permis de confirmer que le harcèlement sous toutes ses formes était un sujet central. Celui-ci a fait l’objet de longs échanges et de nombreux récits. Le harcèlement est un calvaire pour les femmes journalistes (Côte d’Ivoire), qui doivent sans cesse batailler contre les propositions indécentes. Le chantage sexuel est monnaie courante, qu’il s’agisse d’obtenir une embauche ou une promotion, voire une information : Certaines se laissent faire mais d’autres non (République démocratique du Congo). Certaines femmes pensent que le seul chemin pour la promotion est le lit du patron (Ghana).

Le harcèlement est "un calvaire pour les femmes journalistes", qui doivent sans cesse batailler contre les "propositions indécentes".

Les femmes des médias se retrouvent démunies face à ces pratiques. Les seules armes dont elles disposent se limitent la plupart du temps à la force de caractère (refuser les avances) ou la ruse (aller à un rendez-vous accompagnée d’un collègue homme, mentir en prétextant que le mari vient la chercher…). Au sein des rédactions, ces situations se résolvent le plus souvent par le départ de la journaliste découragée plutôt que par la dénonciation ou la mise en cause de l’auteur du harcèlement.

Cyber-harcèlement, violences et machisme en ligne

Personnalités publiques désormais présentes en ligne, les femmes journalistes sont ciblées de manière disproportionnée via les réseaux sociaux. Les commentaires machistes – elle ferait mieux de faire des enfants à son mari – ou les critiques sur leur apparence physique sont récurrents, et peuvent se transformer en campagnes de haine, voire même, dans certains cas, en menaces de mort, de viol, ou d’enlèvement.
Au Ghana, la cybercriminalité est extrêmement répandue et les phénomènes tels que les revenge porn ou les deep-fakes à caractère sexuel touchent davantage les femmes journalistes que leurs confrères qui en sont aussi victimes mais dans de bien moindres proportions.

Après leurs études, où vont les femmes ?

À la sortie, on ne sait pas où elles passent, mais elles ne sont pas très visibles dans les médias, note Agnès Kraidy, première femme rédactrice en chef du quotidien public de presse écrite Fraternité-Matin et fondatrice en 2014 du ResFJPC. Dans les pays de l’étude, tout comme dans le monde occidental, les jeunes femmes sont aujourd’hui plus nombreuses que les jeunes hommes dans les instituts de formation au journalisme. En Côte d’Ivoire, cette proportion dans le milieu étudiant ne se retrouve pas dans les rédactions.

Avancées, stagnation, régression ?

On a l’impression que trente ans après, on a vraiment stagné, voire régressé, déplore également Agnès Kraidy. La Côte d’Ivoire est très en retard quand on parle des femmes et du genre, alors qu’en apparence on a cette image d’un pays moderne, poursuit la journaliste pour qui l’absence de volonté des décideurs publics, très peu engagés sur les questions de genre, ne facilite pas le changement des mentalités.
Au Ghana, si les pauses dans une carrière pour cause de grossesse semblent plutôt bien acceptées, et l’introduction d’horaires flexibles facilement obtenus dans un environnement social valorisant la maternité, cette dernière constitue cependant un frein, du fait de la difficulté à mener de front gestion des enfants et exigences du métier. Le récent rapport de l’AWMA note que 94% des médias n’ont pas d’installations spécifiques pour faciliter la vie d’une jeune maman : seuls 6% prévoient un espace dédié aux mères allaitantes, et encore moins (2%) ont un espace réservé à une crèche.

Autre constat des organisations assurant la promotion de l’égalité des genres : les femmes qui ont accédé à des postes à responsabilités au sein des médias au cours des vingt dernières années appartiennent à la génération des premières militantes et manifestent souvent peu d’empathie pour la situation de leurs jeunes consœurs à qui elles reprochent souvent une faiblesse de caractère.

Nous-mêmes nous nous diminuons, constate Marie-Laure Zakry, responsable en Côte d’Ivoire de l’Observatoire Femmes & Médias initié par le projet Femmes Occupez les Médias de l’Institut PANOS en Afrique de l’Ouest. Confrontées à ces difficultés multiformes, beaucoup de femmes journalistes, découragées d’aller sur le terrain, préfèrent rester dans les rédactions, à des postes moins exposés et moins valorisant. Ces éléments peuvent aussi expliquer la présence bien plus importante des femmes dans des rôles de présentatrices dans l’audiovisuel, se limitant à introduire les reportages produits par des hommes.

Avoir une fille journaliste est désormais source de "fierté" pour les familles, et elles sont de plus en plus respectées en tant que professionnelles au même titre que leurs collègues masculins.

En République démocratique du Congo, l’image sociale des femmes journalistes tend toutefois à s’améliorer. Si elles étaient autrefois vues comme la femme de tout le monde, selon l’expression d’Anna Mayimona, présidente de l’Ucofem, avoir une fille journaliste est désormais source de fierté pour les familles, et elles sont de plus en plus respectées en tant que professionnelles au même titre que leurs collègues masculins.

Dans un entretien accordé à Free Press Unlimited (FPU) fin février 2021, Sarah Macharia, coordonnatrice globale du Global Media Monitoring Project (GMMP), fait état de petits pas dans la bonne direction au
cours des cinq dernières années. Le changement est modeste, mais il est là.

Focus sur le Ghana

Le traitement médiatique des violences basées sur le genre

Au Ghana, le traitement très stéréotypé des violences basées sur le genre dans les médias a été analysé dans une étude publiée en 2018 par la revue internationale BMC Women’s Health, qui ouvre ses colonnes aux spécialistes de la santé féminine. Selon l’étude, les viols et les féminicides sont traités sous l’angle du fait-divers et du crime passionnel. Chaque occurrence est considérée comme un événement individuel, sans recontextualisation avec la violence sociale. La photo des personnes impliquées est souvent publiée, et la description des violences, qui inclut nombre de détails sexuels factuels, montre la femme au mieux comme victime impuissante, au pire comme responsable : référence à son infidélité, refus de rembourser une dette, non-dénonciation de faits répétés par une mineure violée par son père…

Un discours qui tend à exonérer l’auteur des faits. Un article va même jusqu’à détailler les arguments avancés par l’auteur d’un viol d’une enfant de six ans qui affirme que son acte est lié à la frustration accumulée par la piètre qualité des relations sexuelles avec son épouse.

Ces comptes-rendus, qui font les choux-gras des rubriques judiciaires, sont rarement suivis d’un article rendant compte des conséquences pour l’auteur, entretenant ainsi le sentiment d’impunité. Ce type de couverture empêche le public d’avoir des informations importantes sur les violences basées sur le genre en tant que problème de santé publique, explique l’étude.
Cette étude a été menée auprès de 5 médias grand public : trois journaux, le Ghanaian Times, le Daily Graphic et le Daily Guide, et deux radios, Peace FM et Joy FM.


Commentaire : Le terme anglais utilisé dans cet article defilement est le terme qualifiant le viol sur mineur/e au Ghana. Un vocable à connotation biblique qui évoque le fait de salir, rendre impur.

3/ Les femmes dans les contenus médiatiques

Femmes invisibles, femmes muettes

Dans des sociétés patriarcales où la prise de parole publique des femmes reste mal vue ou simplement interdite, les médias qui font preuve de volonté pour la mettre en avant sont freinés par les pesanteurs culturelles.
Au Ghana, les femmes politiques sont souvent réduites au tokenisme, une expression désignant la présence d’une femme-prétexte au sein des groupes sociaux et des organisations politiques. Une répondante ghanéenne a également mis l’accent sur l’environnement intimidant de domination masculine sur les plateaux de télévision et l’agressivité des questions posées par les journalistes hommes qui animent des émissions : Cela décourage souvent les femmes de participer à ces émissions ou de donner des interviews.

Des phénomènes similaires sont observables dans les autres pays couverts par l’étude et les personnes interrogées insistent toutes sur la nécessité de conduire les actions au sein des médias conjointement avec les organisations qui militent pour l’autonomisation des femmes dans la société en général.

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Elles soulignent également l’importance de former les femmes susceptibles d’être interviewées à la prise de parole et au leadership, ainsi que la création d’annuaires de femmes-expertes, comme celui de l’Ucofem en République démocratique du Congo. Ces annuaires permettent en effet aux médias d’accéder plus facilement à des femmes expertes dans tous les domaines et d’assurer ainsi une plus grande parité dans le choix des personnes choisies pour commenter ou illustrer l’actualité.

Stéréotypes, tabous, auto-censure dans les contenus

Dans la presse ivoirienne, les femmes interviewées voient leur nom souvent accompagné de leur statut marital, celui des hommes n’étant quant à lui jamais précisé, sauf si la personne l’exige. Les femmes elles-mêmes, y compris lorsqu’elles sont militantes féministes, se présentent souvent comme épouse X. Une femme n’est femme que si elle est épouse et mère, rendant la vie encore plus difficile aux jeunes journalistes célibataires, comme l’a déploré une des participantes au groupe de réflexion du Niger.
En outre, les journalistes ressentent une certaine réticence à s’attaquer aux sujets de société tabous. En République démocratique du Congo, on s’expose ainsi au risque d’être mal vu en s’exprimant sur la santé sexuelle et reproductive, tandis qu’en Côte d’Ivoire, l’homosexualité et l’avortement sont des sujets que l’on s’interdit généralement de traiter. Les mutilations génitales et la sexualité féminine sont des questions qui restent peu abordées au Ghana, où les tabous autour du sexe sont particulièrement prégnants, et les femmes des groupes de réflexion du Niger ont manifesté de fortes réticences à traiter de sujets liés à la religion.

De manière générale, les médias traditionnels des quatre pays couverts par l’étude s’intéressent peu aux préoccupations spécifiques des femmes.

À cet égard, la question du viol conjugal a donné lieu à un échange assez tendu : une des participantes, qui tenait des propos très engagés sur le sujet, s’est retrouvée en porte-à-faux avec plusieurs de ses consœurs qui jugeaient que le concept même de viol conjugal était incompatible avec l’Islam, l’épouse ayant obligation d’être toujours disponible au désir de son mari. Le reste du groupe a considéré que le viol conjugal est un fait de société réel qui mériterait d’être mis en lumière.
De manière générale, les médias traditionnels des quatre pays couverts par l’étude s’intéressent peu aux préoccupations spécifiques des femmes. Plusieurs responsables de presse écrite du Niger et de République démocratique du Congo affirment ainsi que leurs journaux se contentent de couvrir les activités en lien avec la Journée internationale pour les droits des femmes du 8 mars, ainsi que les conférences ou ateliers sur le genre organisés par les partenaires internationaux du développement. Au Ghana, où la course à l’audience prime, les rédacteurs en chef ne comprennent pas vraiment l’intérêt
de traiter certains sujets concernant les femmes. Selon les journalistes du groupe de réflexion d’Accra : Ça ne fait pas la une, ça ne concerne pas tout le monde. Quelques télévisions, notamment la chaîne publique RTI2 en Côte d’Ivoire, font exception et diffusent des émissions produites par et pour les femmes. Ces programmes mettent en lumière les réussites féminines et traitent de sujets d’intérêt prioritaire pour les femmes en s’attaquant parfois frontalement aux stéréotypes sexistes.

Les nouveaux médias sont plus nombreux à s’approprier ces sujets, au-delà même de ceux qui sont créés et dirigés par des femmes et qui ont une ligne éditoriale axée sur les préoccupations des femmes.
En Côte d’Ivoire, Félix Bony, directeur d’Abidjan.net et du groupe Weblogy, qui édite le site féminin Afriquefemme.com, se présente comme un promoteur du genre, engagé pour les femmes, et pratiquant la parité en interne. En République démocratique du Congo, le pure player phare du pays, Actualité.cd, a mis sur pied un desk genre, qui couvre de nombreux sujets de manière sensible au genre.

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Focus sur la Côte d'Ivoire

Quand la direction du football ivoirien est confiée à une femme…

Le 16 janvier 2021, le quotidien de la presse écrite publique ivoirienne Fraternité Matin, consacre un article à la nomination de Mariam Jacqueline Gabala, sénatrice et personnalité de premier plan de la société civile, à la tête du Comité de normalisation de la fédération ivoirienne de football (Conor-FIF). Cette instance ad-hoc est chargée par la FIFA, la fédération internationale de football, de faire le ménage au sein d’une fédération ivoirienne en crise.

L’auteur de l’article énumère les nombreuses qualités et compétences professionnelles de la sénatrice (spécialiste de la finance et du redressement des entreprises, patronne de think tank…) sans toutefois échapper aux stéréotypes sexistes. Mariam Jacqueline Gabala, épouse Dao est ainsi qualifiée de dame de fer, un lieu commun utilisé pour décrire les dirigeantes politiques qui en rajoutèrent dans la dureté lorsqu’il leur fallait être audibles dans un monde d’hommes, telles l’Israélienne Golda Meir, l’Indienne Indira Gandhi ou la Britannique Margaret Thatcher.

D’autre part, le journaliste ne craint pas la contradiction en affirmant que la supposée dame de fer pourra apporter une touche féminine (la douceur ? l’art du compromis ?) pour faire cesser tout esprit d’animosité entre les hommes et les femmes qui gravitent autour du ballon rond national.

Enfin, la légitimité de la sénatrice à gérer l’univers du football semble mise en doute puisque celle-ci repose essentiellement sur le fait qu’elle est la mère de cinq garçons : Mariam Jacqueline Gabala Dao aime et touche un peu à tout. Sauf au football. Pourtant ce sport s’impose à elle."J’aime dire que je suis une mère de cinq garçons. Donc imaginez quand c’est jour de foot à la maison… Je ne suis pas si éloignée du football. Je vibre avec mes garçons", confie-t-elle. Seulement, la nouvelle patronne du football a-t-elle une idée de la rivalité entre le Gx et autre Pro-pro ? (Source : fratmat.info)

4/ Perspectives : soutenir l'égalité dans les médias

Principaux besoins exprimés par les femmes des médias

Le changement des pratiques et des mentalités des responsables des médias — qui sont dans leur immense majorité des hommes — est une aspiration exprimée unanimement dans les quatre pays : harcèlement exercé directement par eux-mêmes, incapacité à prendre en compte le harcèlement exercé par d’autres, mépris professionnel et déni de compétences, manque de confiance dans les femmes et leurs capacités, préjugés… Ce sont eux le principal obstacle, selon la plupart des personnes consultées par l’étude. Les patrons de presse et rédacteurs en chef ont donc besoin d’être initiés en priorité au management sensible au genre et aux moyens pouvant être mis en œuvre pour lutter contre le harcèlement, faciliter la montée en responsabilités des femmes et véhiculer une image non-stéréotypée des hommes et des femmes dans le traitement de l’information.
Les groupes de réflexion ont aussi permis de souligner qu’il existe des rédacteurs en chef solidaires et bienveillants envers leurs journalistes femmes et, qu’à l’inverse, une femme occupant un poste à responsabilité au sein média n’est pas forcément synonyme de bien-être et de bienveillance à l’égard des autres professionnelles (le terme de bourreau a été employé en Côte d’Ivoire). Au Niger, des participantes ont raconté l’expérience des mentorats entre femmes des médias mis en place par l’APAC (Association des Professionnelles Africaines de la Communication). Selon elles, ce système, par lequel des aînées accompagnent les nouvelles venues dans la profession, serait un moyen efficace de lutter contre les rivalités intergénérationnelles au sein des rédactions.

Un autre besoin exprimé de manière assez unanime est celui du développement personnel, tant pour les femmes journalistes que pour leurs interlocutrices, notamment expertes ou membres de la société civile. Il fait écho à cette conscience qu’ont les femmes d’avoir intériorisé un complexe d’infériorité imposé par leurs sociétés, et qui les pousse à se taire et à se diminuer. Des ateliers pour prendre confiance en soi et renforcer ses compétences de leadership et des formations pour apprendre à communiquer avec les médias leur semblent donc indispensables pour impulser un changement.

[…] Cette conscience qu’ont les femmes d’avoir intériorisé un complexe d’infériorité imposé par leurs sociétés, et qui les pousse à se taire et à se diminuer.
La nécessité d’être mieux formées aux techniques et outils des médias en ligne est un quatrième aspect important mis en avant, notamment lors du groupe de réflexion de Kinshasa. La création de leurs propres médias en ligne est désormais pour les femmes journalistes de la République démocratique du Congo un moyen de s’émanciper de la tutelle patriarcale toujours en vigueur dans les médias traditionnels. Au chapitre des formations en journalisme sensible au genre, certains des besoins évoqués sont extrêmement précis : apprendre à aborder les sujets tabous et délicats (sexualité, infertilité, IVG, violences familiales, viol conjugal, mariage précoce…) sans pour autant choquer ni se mettre soi-même en porte-à-faux avec la société et passer pour une dévergondée.
De manière plus générale, les participantes ont souligné la nécessité d’une plus grande pérennité des actions des opérateurs nationaux et internationaux et d’une meilleure sélection des participantes aux formations et ateliers (ce sont toujours les mêmes qui y vont…). Elles ont déploré l’absence de restitution de la part des personnes ayant été formées, ainsi que l’absence de prise en compte des réalités du terrain, dans l’attribution des aides à la production de contenus, par exemple, et le manque de rigueur dans la sélection des bénéficiaires…

Autres propositions formulées par les femmes des médias

- Une "ligne [téléphonique] verte" pour dénoncer le harcèlement.
- Des groupes d’écoute sur le harcèlement pour le personnel féminin des médias.
- Des mécanismes de formation des femmes journalistes sur leurs droits.
- Des propositions de solutions juridiques.
- Des publications et vulgarisations d’études menées sur le harcèlement en milieu médiatique.
- Une campagne Je parle, Je suis, pour sensibiliser les femmes à la prise de parole.
- Des opérations de sensibilisation sur l’importance et le rôle des femmes au sein de la société afin de mettre fin aux préjugés.
- Le développement de fictions pour aborder les sujets tabous sans choquer.

Focus sur le Niger

Ode aux femmes et à leur leadership sur Actu Niger

En août 2019, un article du média en ligne Actu Niger rendait compte du film documentaire La Inna du Gobir. Ce moyen-métrage du réalisateur Ado Abdu, qui a obtenu en 2020 le prix du public au Festival international de cinéma Vues d’Afrique, est consacrée à La Inna, une femme de sang royal occupant le second rang protocolaire du Sultanat du Gobir. L’article, rédigé par un homme, est élogieux, tant sur le film lui-même que sur le message qu’il véhicule :

Outre sa qualité technique irréprochable, il est à ce jour, l’un des rares qui ne présente pas la femme dans une posture victimaire, mais plutôt dans une position de leadership et de responsabilité au sein de sa communauté. La Inna du Gobir est en effet l’histoire d’une réelle success story féminine dans un royaume haoussa du Niger, plus connu aujourd’hui sous le nom de Sultanat du Gobir. Dans un monde dominé par les patriarcats judéo-chrétien et musulman, la survivance de cette tradition montre parfaitement que tout n’était pas si précaire pour la femme dans les sociétés africaines, contrairement aux clichés dégradants et deshumanisants (viol, esclavage sexuel, héritage, enlèvement, torture) qui caractérisent son statut d’aujourd’hui (…).

Deuxième personnalité du royaume, la Inna est un personnage adulé et respecté, pas seulement à cause de son sang royal, mais parce qu’elle détiendrait les pouvoirs les plus redoutables du royaume. Dans la société Gobir préislamique, son pouvoir était encore plus prégnant, en ce qu’elle incarnait le rôle de la prêtresse en chef et patronnait quasiment toutes les cérémonies liées au culte des génies et autres « invisibles, indispensables pour toute campagne agricole et militaire (…).

Pour la symbolique, ce film est un véritable hymne à la gloire de la femme en général, à travers un témoignage vivant des reliques d’un passé prestigieux. Une petite bouffée d’oxygène pour les femmes du monde entier qui constatent partout leurs droits et leurs conditions de vie régresser.
(Source : actuniger.com)

Conclusion

La présente étude s’est concentrée sur les enjeux d’inégalités entre les femmes et les hommes, les discriminations sexistes et les violences basées sur le genre, dans un champ professionnel particulier : le monde médiatique.

Une première phase d’analyse documentaire a permis de se familiariser avec la situation et les réalités quotidiennes des professionnelles des médias des quatre pays couverts par l’étude. La littérature existante sur l’intégration du genre dans les médias de ces pays, ainsi que des baromètres et monitoring du genre dans les médias ont permis de corroborer les inégalités pressenties ou exprimées par des parties prenantes avec des données quantitatives.
L’analyse quantitative du Global Media Monitoring Project (GMMP) 2015 a notamment permis de dégager les grandes tendances : des femmes nettement moins présentes que les hommes dans les entreprises médiatiques et cantonnées à certains métiers (présentatrice, animatrice) ou à certains sujets typiquement assignés au genre féminin (santé, famille). Ces tendances ont été largement confirmées par les premiers entretiens réalisés avec des journalistes des quatre pays, faisant état de harcèlement, de discriminations et de violences sexistes verbales et parfois même physiques.
L’étude des cadres légaux régissant les médias a révélé des situations hétérogènes. Le harcèlement et les violences basées sur le genre sont rarement dénoncés car considérés comme tabou, y compris au Niger où le cadre légal des médias est plus sensible au genre que dans les autres pays. La République démocratique du Congo, où ces problèmes sont abordés explicitement par les femmes des médias, fait exception.

Grâce à un questionnaire en ligne et à l’organisation de groupes de réflexion dans chacun des pays, les femmes journalistes ont été invitées à ouvrir le débat sur les difficultés vécues et les discriminations de genre subie. La parole recueillie est précieuse, tantôt touchante, tantôt teintée de colère, mais toujours pertinente et constructive.
Ces échanges ont révélé que la priorité des professionnelles des médias est la lutte contre le harcèlement, celui-ci étant attribuable aussi bien aux employeurs qu’aux sources d’information. Il s’agit donc autant de prévenir le harcèlement sexuel au sein des rédactions, que de sensibiliser les responsables des médias afin qu’ils deviennent des alliés pour les femmes lorsqu’elles sont victimes de harcèlement sur le terrain. Ce combat s’inscrit dans le contexte plus global d’une lutte contre les discriminations et les stéréotypes sexistes qui entravent l’accès des femmes à certains postes et font obstacles au traitement de certains sujets.

[…] la priorité des professionnelles des médias est la lutte contre le harcèlement, celui-ci étant attribuable aussi bien aux employeurs qu’aux sources d’information.

Les professionnelles des médias expriment également des besoins qui touchent à leur développement personnel et leur capacité de leadership (empowerment). Favoriser le développement de la confiance en soi chez les femmes journalistes, qui ont intériorisé un complexe d’infériorité, est une piste d’action importante, sinon prioritaire. La solidarité entre femmes journalistes et la sororité, avec la mise en place de dynamiques de mentorat et de compagnonnage junior/senior, semble également une réponse pertinente à ce besoin de prendre confiance en soi.
D’un point de vue plus technique, des formations aux outils numériques doivent être envisagées comme un moyen supplémentaire d’autonomisation des femmes journalistes, lesquelles peuvent, à travers la création de leur propres médias en ligne, s’émanciper plus facilement de la tutelle des hommes.

Point sur la méthode

Cette étude a été réalisée entre octobre 2020 et mars 2021. Dans un premier temps, les consultantes de l’étude ont effectué une revue de la documentation existante, et sollicité la participation de personnes ressources pour les accompagner dans les quatre pays de l’étude. Cette revue a été complétée par une série d’entretiens à distance avec des parties prenantes de chaque pays : journalistes, responsables de médias, instances nationales de régulation des médias, associations de journalistes, organisations de la société civile actives dans le domaine de l’égalité des genres et partenaires internationaux au développement.
Ces entretiens, une vingtaine au total, étaient destinés à fournir des informations qualitatives pour dresser un état des lieux et nourrir une réflexion stratégique sur les actions à mener pour une plus grande prise en compte de l’égalité des genres dans les médias de la région.
D’autre part, un questionnaire en ligne à destination des femmes des médias a été élaboré en français et en anglais avec l’apport et le regard des personnes-ressource locales. Soixante-trois journalistes des quatre pays couverts par l’étude ont répondu à ce questionnaire entre janvier et mars 2021. Cette consultation a été suivie par des groupes de réflexion dans chacun des quatre pays. Ces outils (entretiens, questionnaires et groupes de réflexion) visaient, d’une part, à documenter la situation générale des professionnelles des médias dans les pays de l’étude et, d’autre part, à recueillir leurs besoins et attentes en termes d’appui et de renforcement des capacités.

Définitions

Par genre, nous entendons le caractère socialement construit des identités féminines et masculines et les rapports sociaux qui en découlent. Ces normes sociales sont à l’origine d’inégalités femmes-hommes et de discriminations qui touchent des personnes qui s’en écartent. Le genre ne décrit pas tous les rapports sociaux, mais s’inscrit toujours en interaction, en intersection avec eux, et peut comme eux induire des rapports de domination.
La présente étude s’est concentrée sur les enjeux d’inégalités entre les femmes et les hommes, les discriminations sexistes et les violences basées sur le genre, dans un champ professionnel particulier : le monde médiatique.
À noter que les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre n’ont pas été abordées, ou alors à la marge lors des revues de contenu.
Cette étude a été réalisée par le GRET, une organisation non-gouvernementale de développement international ayant quatorze représentations dans le monde, qui agit depuis 1976 pour apporter des réponses durables et innovantes aux défis de la pauvreté et des inégalités.


Autrices, contributeurs et contributrices
Autrices : Nicole Chavranski, Mélanie Canino, Marie-Christine Lebret
Contributeurs et contributrices : Amy Noma (Niger), Lauriane Kizamina (République démocratique du Congo), Augustin Zézé Tapé (Côte d’Ivoire), Dulci Delali Atipoe (Ghana)
Photographies : Olympia de Maismont - DR